Cherche midi

Elle appartient à l’Histoire de Paris la rue du Cherche-Midi, son nom fait partie de celles connues de tous les Parisiens.

« Cherche-midi » le nom vient de l’ancienne enseigne du n°19 qui illustrait la célèbre expression « chercher midi à quatorze heures », la plaque émaillée qui remplace l’originale y figure toujours, porté par un chérubin, un astronome y mesure les degrés d’un cadran solaire à l’aide de son compas.

Le ton du quartier est donné, ici, on égrène les douces heures parisiennes avec un rythme presque méridional.

Rescapée de la frénésie de remodelage d’Haussmann, la jolie rue du Cherche-midi ainsi que celles qui l’environnent a un charme et une sinuosité loin de la rectitude chère au Baron, et est dépositaire d’une partie de l’âme de Paris.

La fantaisie et l’Histoire de Paris se nichent dans ses ondulations, c’est pourquoi on la parcourt les yeux levés pour ne rater aucune des plaques commémoratives qui égrènent l’Histoire de Paris ;

C’est au numéro 17 que le duc de Saint-Simon a écrit ses délectables anecdotes de la cour de Versailles, au n°44 que mourut l’abbé Grégoire pendant la Révolution française ou encore au n°55 où vécut Louise Hervieu à qui nous devons le carnet de santé.

 

Architecture

L’architecture est dépositaire d’un Paris historique, les anciens hôtels particuliers et l’histoire de leurs propriétaires nous plonge aussi dans celle de la France.

L’hôtel de Choiseul-Praslin, demeure de l’ancien ministre de Louis XV, est aujourd’hui l’impressionnant siège de la Banque de France.

Les Hôtels de Montmorency et de Dreux-Brézé sont des bijoux d’architecture du XVIIIe, avec cour intérieure, ferronneries et cages d’escaliers intactes.

Le quartier abrite aussi des curiosités telle qu’une enfilade de cours pavées bordées d’anciens ateliers dont certains étaient les lieux de création des artistes de Montparnasse comme Diego Rivera ou Moïse Kisling. Si on s’écarte un peu, on découvre l’un des trésors cachés, au 33 rue de Sèvres, insoupçonnable de l’extérieur, l’église Saint-Ignace qu’éclaire de magnifiques vitraux.

Héritier de la noblesse du quartier, l’immobilier y est de prestige, et offre, de la chambre de bonne aux superbes biens de luxe, la même élégance, très prisée autant par les familles que par les investisseurs étrangers en quête de pied-à-terre parisien.

 

La vie de quartier

Animé et familial, le quartier regorge de petites boutiques charmantes et d’adresses singulières.

La simplicité et l’entrain y sont de mise, ici la bonne chair se savoure à la bonne franquette, dans les bistrots et troquets du quartier comme le petit Verdot, le Cherche-midi ou la cantine du Troquet.

Anicia de Pierre Gagnaire ou Sauvage, ponctuent de précision le quartier.

Les becs sucrés et afficionados de boulangeries sont servis avec la boutique Poilâne qui régale les riverains ou Colorova dont la fantaisie fait rêver à l’heure du goûter.

On prend le temps chez Mamie Gâteaux, Ten Belles ou encore au café Trama où on file sous le soleil et les saveurs basques avec la Maison Pariès, vers les rayons napolitains de Mimi ou dans l’Asie sublimée de Pierre Sang ou celle sucrée de la Maison du Mochi.

Les échoppes, nombreuses, sont toutes à l’image du quartier, plaisantes avec un fort indice de singularité, telle la cerise sur le chapeau ou la droguerie Cherche-midi.

 

Incontournables

On file le nez au vent et les yeux levés sur les mascarons de l’impressionnant Hôtel de Choiseul- Praslin (la désormais Banque de France) incroyablement préservés, ils sont le témoin des racines nobles du quartier.

On s’aventure dans la cour de l’hôtel de Marcilly pour y admirer les superbes ferronneries, avant de s’offrir une rêverie dans les murs du petit Hôtel de Montmorency. 

On quitte à regret ce quartier hors du temps après une halte devant le fronton du numéro 56, où l’inscription gravée dans la pierre : " Midi vrai de Paris " ensoleille le reste de la journée quelle que soit la météo.


VARENNE 6

7 place Saint-Sulpice - 75006 Paris